Je stimule leur sentiment d’appartenance à leur école et à leur communauté. Je fais du travail de sensibilisation et aussi de prévention, ce qui, je pense, allège la tâche déjà colossale de mes collègues professionnels qui doivent intervenir, explique Pierre-Luc Lajoie1.

Les AVSEC2 comme lui conçoivent, planifient, organisent et animent des activités qui permettent aux élèves de développer leur vie spirituelle et leur conscience sociale, et de participer à l’amélioration de leur milieu et de la société. Ces professionnelles et professionnels sont nombreux à marquer les jeunes lors de leur passage au secondaire. 

Quand « spirituel » ne rime pas avec « religieux »

Il ne faut toutefois pas confondre « vie spirituelle » avec « éducation religieuse », car le service est non confessionnel. Sa mission vise plutôt à aider au développement de l’identité, de la vie intérieure, des valeurs personnelles et de la connaissance de soi.

À l’heure où la laïcisation de l’État crée des débats de société importants, cette confusion met toutefois en péril la survie des AVSEC. Depuis 5 ans, leur nombre est passé de 328 en 2013-2014 à 253 en 2017-2018. Ce corps d’emploi connait une perte d’intérêt évidente auprès des commissions scolaires.

Les AVSEC oubliés?

« Par ailleurs, le projet de transformation des commissions scolaires du ministre Roberge porte un autre coup dur aux AVSEC. D’une part, il abroge l’article qui stipule que l’élève a droit à un service d’animation spirituelle et d’engagement communautaire. D’autre part, il supprime le passage de la Loi sur l’instruction publique qui mentionne que l’école doit faciliter le cheminement spirituel de l’élève afin de favoriser son épanouissement. Nous craignons que cette manœuvre contribue à la poursuite du déclin de ce corps d’emplois », affirme le président de la FPPE-CSQ3, Jacques Landry.

Changer la perception

Pour sauver les AVSEC, la FPPE-CSQ, en collaboration avec l’APAVECQ4, travaille à déterminer ce qui cause les nombreuses coupes de postes des dernières années et à actualiser les fonctions de ces professionnelles et professionnels afin de mieux répondre aux besoins des jeunes. « On veut changer la perception du ministère et des commissions scolaires à propos de ce service qui fait la différence », conclut Jacques Landry.


1 Pierre-Luc Lajoie est animateur de vie spirituelle et d’engagement communautaire à la Commission scolaire du Lac-Saint-Jean et membre du Syndicat des professionnelles et professionnels du Lac-Saint-Jean du Pays-des-bleuets et Baie-James.
2 Animatrices et animateurs de vie spirituelle et d’engagement communautaire.
3 Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (CSQ).
4 Association professionnelle des animatrices et animateurs de vie spirituelle et d’engagement communautaire du Québec.