Il est commun de dire que le féminisme est dépassé, que l’égalité est atteinte. C’est presque aussi commun que de dire que le syndicalisme a fait son temps, qu’il était pertinent à une certaine époque, mais qu’aujourd’hui, il n’est plus nécessaire.

Pourtant, en ce 1er mai, Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, l’actualité nous fournit à nouveau un exemple de discrimination plus qu’explicite envers les femmes. Une discrimination qui n’a pas sa place dans une société qui met l’égalité entre les femmes et les hommes au sommet de ses priorités.

Loin d’être réglé

C’est de Paspébiac que nous vient la mauvaise nouvelle, plus précisément de l’entreprise Unipêche M.D.M. qui affichait une offre d’emploi proposant un salaire de 12,69 $ l’heure pour une femme et de 13,28 $ l’heure pour un homme. Une discrimination décomplexée qui a soulevé, à juste titre, l’indignation de la classe politique et du mouvement féministe.

Depuis, l’annonce a été modifiée et on ne parle plus que d’un « salaire compétitif ». La discrimination a-t-elle disparu pour autant? Il serait naïf de le penser. D’autant plus que d’autres exemples de discrimination subsistent. Pensons aux professeurs masculins de l’Université de Montréal qui reçoivent des primes plus élevées que leurs collègues féminines. On apprenait aussi, en début d’année, que l’écart salarial entre les femmes et les hommes a augmenté en 2018. L’écart serait de 3 $ l’heure en faveur des hommes alors qu’il était de 2,67 $ l’heure en 2017.

Plus scolarisées, les femmes représentent respectivement 58 et 59 % de l’effectif au cégep et à l’université. Elles sont aussi plus nombreuses que les hommes à obtenir un diplôme. Alors, comment expliquer cet écart salarial? C’est une question de valorisation des emplois. Les emplois traditionnellement féminins (éducation, santé, petite enfance, etc.) sont encore aujourd’hui moins valorisés que les métiers traditionnellement masculins (ingénierie, construction, finance, etc.).

Tout cela c’est sans compter le travail invisible des femmes (travail domestique, soin des enfants et des proches) et le sous-financement des services publics et des organismes communautaires dont les usagères et usagers sont en majorité des femmes.

Le Québec que l’on veut

À travail égal, salaire égal. C’était la base. La Loi sur l’équité salariale que nous avons adoptée au Québec va plus loin que ça. À travail équivalent, salaire égal. Si l’on veut atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes, c’est un principe fondamental que l’on doit défendre.

En ce 1er mai 2019, pour souligner la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, je nous invite à réfléchir au Québec que l’on veut. Pour ma part, dans le Québec que je veux, on atteindra une véritable égalité entre les travailleuses et les travailleurs, et le combat pour l’égalité sera bien derrière nous, un Québec féministe, juste et égalitaire. En attendant, continuons à lutter. Bon 1er mai!