Augmentation et complexification de la tâche, lourdeur induite par une hausse du nombre d’élèves en difficulté, manque de support et de ressources spécialisées, coupes draconiennes…, pas surprenant que plusieurs enseignantes et enseignants quittent la profession après seulement quelques années de pratique.

Les changements importants dans les programmes n’ont pas contribué à améliorer les choses, bien au contraire. Le personnel enseignant a dû s’approprier de nouvelles disciplines, de nouveaux outils pédagogiques, des méthodes d’évaluation différentes, et tout cela sans avoir eu droit de cité. On a imposé ces réformes et ces modifications au cursus sans avoir la décence de consulter celles et ceux qui, pourtant, sont les mieux placés pour en évaluer la pertinence au regard des besoins des élèves.

Ce cocktail d’obstacles et de défis a des effets délétères sur une profession qui n’est pas suffisamment valorisée et qui mérite plus que jamais des conditions d’exercice optimales. Nous sommes à la croisée des chemins. Les enseignantes et enseignants, rappelons-le, sont au cœur d’une mission essentielle qui est celle de préparer les enfants d’aujourd’hui à la société de demain.

L’heure est venue de nous questionner comme société. Quels efforts sommes-nous prêts à déployer pour appuyer adéquatement nos enseignantes et enseignants dans l’exercice de leurs fonctions? Que sommes-nous prêts à faire concrètement pour revaloriser la profession? Hausser leur salaire, augmenter les ressources spécialisées, diminuer les ratios, offrir des avenues intéressantes et adaptées en matière de développement professionnel ne sont que quelques-unes des nombreuses mesures sur lesquelles nous devons absolument nous pencher.

Le temps est venu de poser des gestes concrets qui permettront de briser le cercle vicieux dans lequel les enseignantes et enseignants sont désormais plongés. Le système d’éducation repose sur leurs épaules et son avenir dépendra des réponses collectives que nous fournirons.

Solidarité!

Sonia Ethier | Présidente