Selon l’Institut de la statistique du Québec, plus d’un enfant québécois sur quatre entre à la maternelle en présentant un retard dans au moins une sphère de son développement1. Pour aider ces élèves dans leur parcours scolaire, l’ergothérapie peut faire une réelle différence puisqu’elle les aide à améliorer leur rendement dans les activités essentielles à la réussite.

« Par exemple, dans les cas de jeunes du préscolaire qui ont de la difficulté à s’habiller, à tenir un crayon, à dessiner, à s’organiser avec le matériel, à rester concentrés, on peut proposer des activités significatives, des postures alternatives, des aménagements de classe, des moments pour bouger, explique Maryse Cloutier2. On peut aussi enseigner le développement séquentiel du découpage et de la graphomotricité. »

Maryse Cloutier

Implication directe

L’ergothérapeute intervient directement dans le milieu de vie et d’apprentissage de l’élève, en prenant en compte ses dimensions physiques, sensorielles, perceptives, cognitives, affectives et sociales.

Tous les adultes qui entourent l’élève sont impliqués dans la démarche. « Quand les parents, l’enseignant et tous les intervenants des milieux scolaire, médical et communautaire travaillent dans le même sens, les chances de réussite de l’enfant sont bien plus grandes », ajoute Maryse Cloutier.

Une denrée rare

Moins de 20 commissions scolaires au Québec comptent des ergothérapeutes comme Maryse Cloutier dans leurs rangs, alors que ces services sont très répandus dans les écoles des autres provinces canadiennes et aux États-Unis.

Agir tôt pour mieux prévenir

Selon Maryse Cloutier, c’est en début de parcours scolaire que l’ergothérapie est la plus utile. « Il faut agir très tôt, car ce n’est pas en sixième année qu’on intervient le plus efficacement, explique-t-elle. Si on augmentait significativement la présence des ergothérapeutes dans le milieu scolaire, on pourrait prévenir des difficultés importantes qui mènent souvent à des échecs et à une perte d’estime de soi chez l’élève, voire au décrochage. »


1 INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC (2018). Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle 2017 : portrait statistique pour le Québec et ses régions administratives, [En ligne] (octobre), 123 p. [stat.gouv.qc.ca/statistiques/sante/enfants-ados/developpement-enfants-maternelle-2017.pdf].
2 Maryse Cloutier est ergothérapeute à la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île et membre du Syndicat des professionnelles et professionnels du milieu de l’éducation de Montréal (SPPMEM-CSQ).