C’est sous le thème du militantisme syndical dans un monde du travail transformé que s’est tenu le dernier congrès de la Centrale. Diffusé en ligne sur une plateforme Web à partir d’un plateau de tournage, l’évènement fut un succès.

De nouvelles orientations

Le Congrès étant l’autorité suprême de la Centrale, c’est lors de cet évènement que sont définis les objectifs majeurs, les priorités et les grandes lignes d’action de la CSQ pour les trois prochaines années. Regroupées sous quatre thèmes qui touchent les valeurs syndicales et sociales de l’organisation, plusieurs décisions importantes y ont été votées.

1. Le droit des femmes à une réelle égalité

La pandémie touche durement les services publics et, par le fait même, les femmes qui y occupent une grande partie des emplois. Leur apport est toutefois essentiel pour traverser la crise.

Au cours du prochain triennat, la Centrale s’engage à poursuivre son travail en matière d’équité salariale afin de faire connaitre et de défendre la pleine et juste valeur des emplois à prédominance féminine – notamment ceux du prendre soin et de l’accompagnement – ainsi que le caractère essentiel de ces emplois et du travail que les femmes accomplissent pour l’ensemble de la société québécoise.

La CSQ continuera d’exercer une pression politique auprès du gouvernement pour qu’une révision de la Loi sur l’équité salariale donne un pouvoir décisionnel réel aux personnes salariées lors des évaluations de maintien. Cette loi doit imposer des délais juridiques raisonnables pour régler les litiges qui en découlent.

Dans les milieux de travail du prendre soin et de l’accompagnement, la Centrale travaillera à faire reconnaitre que plusieurs arrêts de travail devraient être traités comme des maladies et des lésions professionnelles, et non personnelles.

2. Le secteur public au centre de la relance socioéconomique

La crise sanitaire a exacerbé les effets catastrophiques du sous-financement chronique des secteurs public, parapublic et communautaire depuis des décennies. Elle a aussi mis en lumière l’importance fondamentale que revêtent les tâches et les fonctions exercées par l’ensemble des membres de la CSQ, particulièrement dans ce contexte de crise.

Le modèle économique actuel, qui est essentiellement orienté vers le secteur privé, doit être repensé. La CSQ souhaite que la relance inclue l’ensemble des métiers des secteurs public, parapublic et communautaire, de même que leurs travailleuses et travailleurs. Elle doit être axée sur une transition juste et sur un réinvestissement majeur des services publics.

3. Des lois du travail et de protection sociale adaptées aux nouvelles réalités

Le marché du travail change, et les besoins de protections sociales qui en découlent aussi. Les lois sociales et les lois du travail, tant provinciales que fédérales, doivent être actualisées afin d’être cohérentes avec les nouvelles réalités du marché du travail.

Les enjeux touchant le télétravail et l’usage accru du numérique, comme le droit à la déconnexion et le droit à la vie privée, sont prioritaires. Pour la CSQ, il est indispensable que des lois soient créées pour les encadrer. Elle s’engage à sensibiliser les membres aux risques de la connexion continue et revendique que la santé mentale soit reconnue comme étant aussi importante que la santé physique.

4. Militer dans un monde du travail transformé

Comment exercer notre militantisme dans un monde du travail qui change et se complexifie? Au cours du prochain triennat, la Centrale explorera et mettra en place des avenues non traditionnelles de militantisme pour joindre les membres afin qu’ils se mettent en action autour de son projet collectif.

Il sera important de favoriser une meilleure collaboration et une plus grande cohésion syndicale interne afin de mettre en valeur les intérêts de la CSQ et de ses affiliés. Parmi les décisions du Congrès, celle d’instaurer une journée de reconnaissance du militantisme syndical, d’en faire la promotion et de convier les membres à y participer a d’ailleurs été votée.