Catherine Tourigny est conseillère pédagogique de mathématiques au primaire à la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord. Son leitmotiv : collaborer avec les enseignants et les orthopédagogues pour mieux répondre aux besoins de tous les élèves.

Enseignante d’expérience, diplômée de deuxième cycle en didactique des mathématiques ainsi qu’en conseillance pédagogique, elle accompagne depuis dix ans des enseignants et des orthopédagogues. Passionnée de didactique des mathématiques et d’andragogie, elle croit en l’importance d’établir un lien entre les pratiques pédagogiques de pointe, développées par le milieu de la recherche, et la classe.

Un plus pour l’accompagnement

« La formation en andragogie, offerte par l’Université de Sherbrooke, amène le conseiller pédagogique à devenir un professionnel de l’accompagnement des adultes dans le changement. L’approche et les actions à mettre en place sont d’ailleurs bien différentes de celles de la pédagogie, où l’on s’adresse à des enfants ou à des adolescents », explique Catherine Tourigny.

Elle ajoute que la formation en conseillance pédagogique permet, quant à elle, de bien comprendre toute l’importance du processus de collaboration et de consultation auprès de l’enseignant et des directions.

« Cette démarche précède le choix des activités de développement professionnel. Les besoins des enseignants doivent être placés en lien avec les particularités de l’école, mises en parallèle avec les obligations ministérielles et considérées dans une perspective plus large, ce qui mène au final à une entente entre toutes les parties sur les objectifs à atteindre et sur les moyens à mettre en place pour y parvenir. C’est une démarche de fond et c’est un travail d’équipe », dit-elle.

« Ensuite, selon les besoins et les situations, je soutiens les enseignants de multiples façons, que ce soit en favorisant des regroupements d’écoles pour leur permettre d’échanger sur leur pratique ou en offrant une présence à l’école pour des besoins ciblés », poursuit la conseillère pédagogique.

Entre collaboration et réciprocité

Laurie Sasseville est enseignante-orthopédagogue, également à la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord. « J’intervenais peu auprès des élèves ayant des difficultés et des troubles en mathématiques, faute d’outils et de matériel développé à notre commission scolaire, raconte-t-elle. Constatant cela, Catherine Tourigny a instauré un véritable mouvement pour améliorer les interventions en mathématiques, et nous avons tous collaboré pour développer un continuum d’apprentissage. »

En effet, Catherine Tourigny a proposé la mise sur pied d’une communauté de pratique à un groupe d’orthopédagogues volontaires de la commission scolaire. Elle les a mis en contact avec un groupe de recherche en orthodidactique des mathématiques de l’UQAM afin de travailler en collaboration et en développement.

« Je crois beaucoup à la pratique collaborative. C’est une posture à adopter, plus que des modalités. Travailler avec un groupe d’enseignantes et d’enseignants à un projet de recherche, c’est assumer ensemble qu’on a tous quelque chose à s’apporter. Je les mets en lien avec le milieu universitaire et les pratiques qu’on y développe. Puis, ils expérimentent sur le terrain, dans la réalité de la classe, et reviennent avec des données précieuses. Ce que nous construisons ensemble, il est impossible de le réaliser sans l’une ou l’autre des parties de l’équipe, et nous nous nourrissons chacun de l’expérience de l’autre. En somme, nous améliorons tous nos pratiques », explique Catherine Tourigny.

Des résultats qui se multiplient

« La collaboration à une communauté de pratique et le travail avec Catherine Tourigny ont complètement changé mes interventions et ma façon de voir les mathématiques, s’enthousiasme Laurie Sasseville. Je suis même devenue un agent multiplicateur dans mon milieu : les connaissances et les nouvelles pratiques acquises, je peux les transmettre au sein de mon école ou de la commission scolaire, par le biais de formations sur la didactique des mathématiques. Tout le monde est gagnant! », conclut-elle.