Les répercussions sur le bienêtre physique et mental des habitants du Nunavik sont réelles et importantes, révèlent les résultats d’une consultation menée par la CSQ auprès des membres de l’Association des employés du Nord québécois (AENQ-CSQ) et du Syndicat du personnel professionnel de l’éducation du Nunavik et de l’ouest de Montréal (SPPENOM-CSQ) qui y travaillent et y vivent.

Infections cutanées, problèmes digestifs, odeurs corporelles qui nuisent aux activités quotidiennes et à l’activité physique, vêtements dégradés par l’impossibilité de les laver, difficultés à cuisiner puisque la vaisselle reste sale sont quelques-uns des problèmes rencontrés. Au total, 84 % des personnes répondantes à la consultation ont mentionné avoir des problèmes d’accès à l’eau, 73 % doivent la rationner et 79 % doivent la faire bouillir.

Les personnes répondantes sont nombreuses à affirmer que la problématique de gestion génère un stress continu qui, souvent, finit par causer de l’anxiété. Avoir une peur constante de manquer d’eau, devoir réduire sa consommation, limiter les douches, le lavage et la vaisselle, tout cela s’avère extrêmement difficile en tout temps.

« Imaginez la situation quand on a de jeunes enfants encore aux couches ou que des personnes sont malades à la maison. Ce que nous relatent nos membres sur place, ce n’est tout simplement pas acceptable, et ça ne le serait pas ailleurs au Québec! », s’indigne la vice-présidente de la CSQ, Anne Dionne.

Bris de services éducatifs

Les problèmes liés à l’eau causent des fermetures temporaires d’écoles, ce qui engendre un bris de services éducatifs ayant des effets sur l’enseignement et l’apprentissage. « Et ce sont les élèves qui en paient le prix! Chaque journée d’école manquée a des conséquences directes sur eux, ce qui n’aide en rien à la persévérance scolaire. Il y a là un vrai enjeu d’équité et d’accessibilité aux services éducatifs », fait valoir Anne Dionne.

Dans de telles conditions, on peut s’inquiéter du faible taux de diplomation au Nunavik. En effet, selon un rapport du protecteur national de l’élève, il se situe autour de 25,9 %, comparativement à 77,7 % pour l’ensemble du Québec.

Une situation connue

Dans la majorité des villages du Nunavik, l’eau potable et les eaux usées sont transportées par camion-citerne quelques fois par semaine. Voilà pourquoi limiter la consommation de l’eau potable, surtout les fins de semaine, où le service de livraison n’est pas toujours offert, est important.

Par ailleurs, tout comme les problèmes d’approvisionnement en eau potable, ceux en lien avec la vidange d’eaux usées sont encore trop présents. Dans plusieurs communautés nordiques, le temps moyen qui s’écoule entre le moment où les résidents appellent pour signifier que le réservoir est plein et celui où la vidange est effectuée est de six jours.

« Je ne peux pas croire que, de nos jours, on ne soit pas capable d’offrir des conditions de vie décentes aux communautés inuit, s’indigne Anne Dionne. La problématique est connue depuis longtemps, on banalise la situation et aucune action n’est posée afin d’élaborer un plan concret pour améliorer leur qualité de vie. C’est la dignité de ces personnes qui est directement atteinte. »

Des engagements à prendre

Lors de la dernière campagne électorale, la CSQ a réclamé des partis politiques des engagements concrets visant à améliorer les conditions de vie des personnes résidant au Nunavik.

Au-delà de la mise en place de mesures nécessaires permettant d’améliorer globalement les conditions de vie et de logement dans les communautés nordiques, les recommandations que la Centrale a formulées visent notamment à assurer un meilleur accès à l’eau potable en quantité raisonnable, à garantir la vidange régulière des eaux usées et à prévoir un meilleur service d’approvisionnement et de vidange pour les établissements scolaires afin d’éviter les fermetures.

Chiffres à faire ressortir :

84 %
DES PERSONNES RÉPONDANTES
ont mentionné avoir des problèmes d’accès à l’eau.

Source : Sondage de la CSQ sur l’approvisionnement en eau et la vidange des eaux usées au Nunavik.