Le métier d’interprète oral en milieu scolaire est essentiel au développement et à l’épanouissement des enfants atteints de surdité. Les interprètes occupent une place centrale dans la vie de ces écoliers, puisque leur rôle est non seulement de leur permettre d’assimiler des connaissances, mais aussi de les aider à socialiser avec le monde extérieur afin d’améliorer leur bien-être et de briser l’isolement.
Claude Galibois est interprète orale à l’école Laflèche à Grand-Mère et membre du Syndicat des employés de soutien de la Mauricie (SESM). Son travail, qu’elle exerce avec passion depuis maintenant plus de 17 ans, consiste à accompagner des élèves ayant un problème de surdité tout au long de leur cheminement académique, afin de favoriser l’apprentissage, la communication et la socialisation.
Elle travaille donc à leur côté du lundi au vendredi, de 8 h à 15 h, que ce soit en classe, à la récréation ou dans les rencontres avec les spécialistes. Cet accompagnement soutenu, qui débute généralement en première année du primaire, amène les élèves à développer des outils leur permettant d’utiliser de façon autonome la langue française dans leurs interactions.
Une telle proximité favorise aussi le développement de liens de confiance et un attachement significatif, et ce, sur une longue période de temps, entre l’interprète et l’enfant. Pour Claude Galibois, l’évolution des enfants avec qui elle travaille est une source de valorisation importante et une des raisons pour lesquelles elle adore pratiquer son métier. Elle affirme que son cheminement avec un élève, c’est-à-dire où le travail a commencé et où il s’est terminé, fait partie de ses meilleurs souvenirs.
« De voir qu’on est capable de toujours l’amener plus haut et plus loin, c’est réconfortant et ça fait plaisir. On se dit qu’il a un super potentiel, qu’il est capable d’aller loin, qu’il a de l’imagination, qu’il est intelligent. On veut qu’il devienne indépendant et qu’il soit capable de se diriger vers les autres. Parce que dans la vie de tous les jours, quand il sera adulte, il n’aura pas toujours un interprète à côté de lui. Donc, le but est de le rendre autonome et le plus fonceur possible pour qu’il puisse aller loin », affirme-t-elle.
Toutefois, le personnel de soutien en interprétation est peu nombreux à la commission scolaire. Pour cette raison, il est alors difficile de trouver une remplaçante ou un remplaçant en cas de besoin. Claude Galibois souligne que ce manque de personnel est un poids supplémentaire. Il est également difficile pour elle de s’absenter sans s’inquiéter pour la compréhension et l’assimilation de l’élève, surtout pour les plus jeunes qui sont moins indépendants, car ils ont un vocabulaire plus pauvre.
Elle termine en soulignant la nécessité de cette profession au sein des établissements scolaires de tous les niveaux. « L’école a besoin de personnel de soutien. Je pense qu’on est des personnes importantes dans la vie de ces élèves qui ont une surdité et qu’on fait la différence. Avec les années, l’interprète n’est pas juste la personne qui va servir d’intermédiaire pour les apprentissages, c’est aussi une personne qui va procurer du soutien à l’élève, sans toutefois devenir une béquille. »