À la première lecture du rapport de la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise, la CSQ accueille avec déception et méfiance le rapport dans son ensemble.

Montréal, le 19 mars 2015. – À la première lecture du rapport de la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) accueille avec déception et méfiance le rapport dans son ensemble. « Nous sommes déçus parce qu’il n’y a rien dans cette réforme qui propose une hausse des revenus de l’État pour financer adéquatement les services publics comme nous le réclamions. Il semble assez clair que la commission ait voulu améliorer la compétitivité de la fiscalité québécoise tout en ayant une certaine préoccupation à l’égard de l’équité, mais plusieurs de ses recommandations ne vont tout simplement pas dans la bonne direction ou suscitent de vives inquiétudes », analyse Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Remplacer l’impôt sur le revenu par des taxes et des tarifications accrues induit de sérieux risques pour la classe moyenne et les moins fortunés. Rien ne nous assure que le gouvernement mettra en place l’ensemble des mesures correctrices proposées dans le rapport. Si, dans sa totalité, les propositions promettent une amélioration de l’équité et de l’efficacité de la fiscalité au Québec, nous appréhendons que le gouvernement ne choisisse que les propositions qui font son affaire alors que plusieurs d’entre elles dépendent des autres. « On a beau profiter de crédits d’impôt bonifiés, cela n’est pas d’une grande aide le jour où tu dois payer les services de garde ou l’électricité beaucoup plus cher. C’est vraiment préoccupant », estime la présidente.
Si certaines des propositions vont dans la bonne direction, comme l’augmentation du nombre de paliers d’imposition, la hausse de la taxe sur les véhicules de luxe suggérée par la CSQ ou l’élimination de la taxe santé, d’autres sont tout simplement inappropriées. Pensons notamment à la tarification accrue des services de garde subventionnés. D’autres recommandations, telle la hausse des tarifs d’électricité, suscitent de vives préoccupations. La leader syndicale s’insurge également contre la réduction de l’impôt des entreprises. Dans l’équilibre théorique du rapport Godbout, ces dernières ne sont équitables que si l’on réduit de manière équivalente les subventions et les crédits d’impôt qui leur sont versés chaque année. Qui dit que le gouvernement n’utilisera pas l’une sans l’autre ?
La CSQ souhaite que le gouvernement Couillard ouvre un espace de débats permettant de discuter des enjeux que soulève cet ambitieux rapport.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.