Éditorial

Quand un titre accrocheur prend trop de place

26 mars 2024

À la CSQ, on pense que les solutions pour le réseau de l’éducation passent par la mixité sociale et scolaire, et une réelle égalité des chances. 

Qu’est-ce qu’on veut pour notre réseau? Qu’est-ce qu’on peut faire pour avoir la meilleure école publique possible? C’est ça le débat qu’on doit avoir. À lire, dans l’édito du président.

Par Éric Gingras, président de la CSQ

Je sais, je sais… En lisant le titre d’un article publié dans La Presse du dimanche 17 mars, certains ont craché leur gorgée de café. Vous vous êtes demandé ce qui se passait. Eh bien, moi aussi!

On ne contrôle pas les titreurs. Mais on va se le dire, quel mauvais titre! Surtout pour celles et ceux qui s’y sont arrêtés sans aller plus loin… Aujourd’hui encore, je suis parfaitement à l’aise avec le contenu de cette entrevue quand on le prend dans le contexte global de nos positions et qu’on ne cherche pas à lui faire dire autre chose. Mais la réalité, c’est que le titre reste en tête.

Qu’en est-il alors?

« Pour Éric Gingras, de la CSQ, il reste qu’il faut éviter le “mur-à-mur”, penser à tort que les programmes particuliers sont la solution à tout. Ceux-ci doivent surtout être accessibles à tous, sans égard aux notes des élèves ou à la capacité de payer des parents. »

Ça, c’est ce qui est écrit plus loin dans l’article. Alors, est-ce que les projets particuliers peuvent être intéressants pour les jeunes? Oui, s’ils ne sont pas sélectifs et qu’ils sont accessibles à toutes et à tous. Il n’y a rien de nouveau là-dedans, et c’est d’ailleurs ce que nous disent les membres.

Pour ou contre les projets particuliers, c’est un faux débat à l’heure actuelle. Et pendant que la question fait couler beaucoup d’encre et anime les tribunes, on passe à côté des réflexions et des débats de fond. Parce que ce qui est clair, c’est que les projets particuliers ne sont pas LA solution pour régler les problèmes de l’école publique.

Et c’est là qu’on se « braque » à la CSQ. C’est là que JE me braque. Les problèmes sont tellement plus complexes. À la CSQ, nous pensons, encore et toujours, que les solutions passent par la mixité sociale et scolaire, et une réelle égalité des chances.

Qu’est-ce qu’on veut pour notre réseau? Qu’est-ce qu’on peut faire pour avoir la meilleure école publique possible? Cette question-là n’est posée nulle part! On se retrouve inexorablement à devoir nous positionner pour ou contre telle idée ou tel projet. C’est tellement contreproductif et, surtout, ça ne fait pas avancer le bateau. C’est ça le débat qu’on doit avoir, et c’est d’un grand sommet que le réseau a besoin pour aborder ces questions fondamentales. Voilà ce qu’il en est! Alors oui, parler de l’école à trois vitesses seulement à travers les projets particuliers, c’est réducteur et simpliste.

À la CSQ, nous n’avons pas changé nos positions. Au contraire, nous voulons les renforcer, les mettre au diapason de ce que nos membres pensent et veulent. Et c’est d’ailleurs exactement ce que nous ferons ensemble au Congrès de juin. Le leadership de notre organisation en éducation n’en sera que plus fort.

Alors, toutes celles et tous ceux qui sont tombés en bas de leur chaise en lisant le titre du journal, relevez-vous et soyez des nôtres pour réfléchir à une école qui prône la mixité sociale et, surtout, l’égalité des chances!