Plus de 50 % des travailleuses et travailleurs du secteur public établis à Sept-Îles et à Port-Cartier ont l’intention de quitter leur emploi et de déménager dans une autre ville advenant le retrait de la prime de rétention de 8 % qui leur est versée.

Sept-Îles, le 8 juin 2015. – Plus de 50 % des travailleuses et travailleurs du secteur public établis à Sept-Îles et à Port-Cartier ont l’intention de quitter leur emploi et de déménager dans une autre ville advenant le retrait de la prime de rétention de 8 % qui leur est versée.
Tel est l’un des points importants qui ressort d’un sondage dévoilé aujourd’hui en conférence de presse par les organisations syndicales représentant les travailleuses et travailleurs de Sept-Îles et de Port-Cartier à l’emploi du gouvernement du Québec. Le sondage a été réalisé par les organisations syndicales suivantes auprès de leurs membres dans la région : l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), le Syndicat de la
fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Près de 70 % quitteraient leur emploi
Les porte-parole syndicaux ont précisé que près de 2 000 personnes ont répondu au sondage. De plus, outre la portion de 50,38 % des répondants qui songent à quitter et déménager s’ils ne reçoivent plus la prime, une autre portion des répondants, soit 19,31 %, pensent également à
abandonner leur emploi, tout en demeurant à Sept-Îles ou Port-Cartier, dans le cas de l’abolition de la prime.
Au total, on ne compte donc pas moins de 69,69 % des travailleuses et travailleurs du secteur public qui envisagent de délaisser leur emploi dans le secteur public. Seulement 30,31 % des gens interrogés conserveraient leur emploi même s’ils n’ont plus droit à la prime de rétention.
Un incitatif significatif pour 92,67 % des répondants
D’autre part, parmi l’ensemble des personnes interrogées, 92,67 % soutiennent que la prime de 8 % est un incitatif dans leur choix de continuer à occuper un emploi dans le secteur public à Sept-Îles ou à Port-Cartier. D’ailleurs, pour 81,93 % des répondants, cette prime a eu une
influence sur leur décision d’occuper un emploi dans le secteur public à Sept-Îles ou à Port-Cartier.
Philippe Couillard et Martin Coiteux pressés d’agir
À la lumière des résultats de ce sondage, les porte-parole syndicaux de la région reviennent à la charge publiquement afin de presser le gouvernement Couillard, à commencer par le premier ministre lui-même et le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, afin qu’il s’engage à
maintenir la prime de rétention de 8 %. « Si ce gouvernement, à l’initiative du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a pu ramener en douce une prime pour plaire aux médecins omnipraticiens, le maintien de la prime de rétention n’est pas moins justifié chez nous », affirment les porte-parole syndicaux.
Ces derniers sont d’ailleurs profondément choqués du refus du président du Conseil du trésor de les rencontrer pour discuter de la situation.
« Martin Coiteux a prétexté que le sujet relevait de la table de négociation pour justifier son attitude. Mais cela va bien au-delà des revendications traditionnelles. Cette prime a été instaurée par souci d’équité pour les travailleuses et travailleurs de la région qui doivent composer avec un coût de la vie plus élevé. L’abolition de cette prime aurait de graves conséquences sur le maintien et la qualité des services publics à Sept-Îles et Port-Cartier », affirment les porte-parole syndicaux.
À défaut de pouvoir rencontrer le président du Conseil du trésor, les leaders syndicaux ont sollicité une rencontre avec le vice-président, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, également responsable de la Côte-Nord. Celle-ci devrait avoir lieu le 10 juin prochain.
Nombreux appuis et danger de pénurie de personnel
À l’appui de leur demande, les organisations syndicales ont également rendu publique une douzaine de lettres d’appui provenant d’organisations économiques et sociopolitiques de la région demandant au gouvernement de maintenir la prime de rétention.
« Le gouvernement Couillard doit réaliser que l’abolition de la prime de rétention serait totalement irresponsable et aurait des impacts sérieux sur les services publics offerts à nos populations. En effet, sans travailleuses et travailleurs qualifiés en nombre suffisant pour assurer ces services, il est évident que nous connaîtrions de graves problèmes dans tous les secteurs. Et les réponses au sondage sont claires : il y a une sérieuse menace de pénurie de personnel généralisée si la prime de rétention n’est pas maintenue », concluent unanimement les porte-parole syndicaux de l’APTS, du SPGQ, du SFPQ, de la CSQ, de la FTQ et de la CSN.
Autocollant électrostatique
Les organisations syndicales distribueront à leurs membres, dans les prochains jours, un autocollant électrostatique que ceux-ci seront invités à afficher sur leur véhicule. L’autocollant rappelle l’importance de maintenir cette prime de 8 %, dont l’abolition ferait perdre 10 millions de dollars à l’économie de la région.