Montréal, le 29 janvier 2018. – « Gouverner, c’est l’action de faire des choix, d’établir des priorités. Clairement, les orientations gouvernementales des dernières années nous montrent que le financement adéquat des services publics ne se situe pas en tête de liste. Ce que nous disons aujourd’hui, c’est qu’un financement suffisant pour améliorer l’accessibilité et la qualité des services publics doit devenir la priorité numéro un du gouvernement. »
Telle est la revendication principale du mémoire de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) présenté au ministre des Finances, Carlos Leitao, dans le cadre des consultations prébudgétaires.
La CSQ exprime également ses inquiétudes quant aux orientations budgétaires gouvernementales : « Globalement, en 2018-2019, les réductions d’impôt décrétées par le gouvernement Couillard depuis trois ans priveront l’État de 3,5 milliards de dollars de revenus. Ces sommes ne seront plus disponibles pour financer les programmes et les services à la population, alors que ces derniers ont subi de sévères compressions. Il faut renverser la vapeur, c’est pourquoi nous demandons au gouvernement de renoncer à toute nouvelle baisse d’impôt et d’envisager plutôt des moyens de mieux financer les services », soutient Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Petite enfance
En petite enfance, la CSQ souhaite un retour à une contribution unique et universelle pour les services de garde éducatifs ainsi que l’abolition du crédit d’impôt pour frais de garde : « Les dommages des orientations passées sont bien réels et on ne comprend toujours pas pourquoi le gouvernement vise tant à favoriser les garderies commerciales non subventionnées. Toutes les études montrent que la qualité des services est meilleure dans le réseau public subventionné. »
Éducation et enseignement supérieur
En éducation et en enseignement supérieur, la leader syndicale rappelle qu’il existe un large consensus au sein de la société à l’effet de faire de l’éducation une priorité nationale : « Pourtant, le Québec se situe au 8e rang des provinces canadiennes pour les dépenses par élève en éducation préscolaire, primaire et secondaire, et au dernier rang pour les investissements au niveau universitaire. Lorsqu’on additionne les deux volets, le Québec arrive au dernier rang des provinces canadiennes. Ce n’est pas une attitude digne d’un prétendu gouvernement de l’éducation », souligne la présidente de la CSQ. Elle ajoute que la dernière mise à jour économique prévoit une croissance des budgets pour les prochaines années qui ne semble même pas couvrir les besoins minimaux du réseau de l’éducation.
Santé et services sociaux
La Centrale a également de vives inquiétudes quant au sous-financement du réseau de la santé et des services sociaux : « Plusieurs signaux nous alarment sur la situation qui se dégrade rapidement dans le réseau. Le Protecteur du citoyen a même rappelé que ce sont les personnes les plus vulnérables qui subissent les impacts les plus importants des compressions. De plus, à défaut d’investir les sommes suffisantes, les problèmes d’épuisement professionnel et les difficultés grandissantes de recrutement pourraient rapidement s’envenimer », dénonce Louise Chabot. Par exemple, dans ce contexte, il est incompréhensible que le gouvernement prévoie, en 2019-2020, octroyer seulement 2,8 % d’augmentation du budget, ce qui représente un manque à gagner de 831 millions de dollars.
Enfin, puisqu’il s’agira du dernier budget du gouvernement Couillard avant les prochaines élections générales, la CSQ espère que le ministre des Finances aura une oreille plus attentive à ses demandes : « Les orientations budgétaires privilégiées par le gouvernement Couillard posent des risques majeurs pour l’accessibilité et la qualité des services publics. Le financement adéquat des services offerts à la population doit redevenir une priorité incontournable pour nos dirigeants. Nous espérons que notre message sera entendu pour le prochain budget », conclut Louise Chabot.
Pour consulter le mémoire de la CSQ.