Montréal, le 26 août 2018. – À la veille de la rentrée scolaire et quelques jours après le déclenchement de la campagne électorale, Sonia Éthier, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), et Johanne Pomerleau, présidente de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), demandent à tous les partis politiques du Québec de faire de l’éducation publique une véritable priorité pour cette élection.
La situation n’est pas rose
« La population est consciente que les compressions des dernières années ont eu d’importants impacts sur les conditions de travail du personnel de l’éducation. Que l’on pense au manque constant de services, à la dégradation des conditions d’exercice du personnel, aux impacts négatifs de la concurrence ou au manque de consultation pour la mise en place des projets, la situation est loin d’être rose. Comme on le voit largement dans les services publics, le personnel de l’éducation est à bout de souffle. Le prochain gouvernement devra renverser la vapeur rapidement. Il est clair que cela ne peut plus continuer comme cela! », déclare la présidente de la CSQ.
Cette dernière ajoute que le scrutin du 1er octobre sera une bonne occasion pour les citoyennes et citoyens du Québec de se positionner sur cet enjeu qui leur tient à cœur. D’ailleurs, questionnés par CROP en juin[1] dernier, 80 % des Québécoises et Québécois se sont dits préoccupés par l’épuisement du personnel de l’éducation.
Rendre la profession plus attrayante
« Dans un contexte où la rareté d’enseignants se fait sentir dans la plupart des milieux, il est absolument incontournable de rendre la profession enseignante plus attrayante. On pourra notamment y arriver avec une plus grande reconnaissance et une plus grande écoute des enseignants, de meilleurs salaires, davantage de services, moins de précarité, moins de violence et plus de temps pour faire son travail. Nous tenons l’école à bout de bras, nous avons besoin de tous les renforts possibles pour tenir la route », soutient la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini.
Faire partie de la solution
De son côté, le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, souligne que « la précarité affecte la moitié du personnel de soutien scolaire. Le problème d’attraction et de rétention est amplifié lorsque les commissions scolaires offrent des postes de moins de 20 heures par semaine. Si on veut mettre fin à ce problème, il faut compter sur des mesures gouvernementales permanentes. Nous avons suffisamment fait les frais des coupes des dernières années. Si les partis tiennent vraiment à l’éducation, ils doivent la traiter en priorité ». En ce qui concerne les bâtiments, M. Pronovost affirme que « quand on nous dit qu’il est impossible d’en faire plus pour rénover les écoles, on fait abstraction du personnel des commissions scolaires, déjà en place et en mesure de rénover et d’entretenir nos écoles. Nous faisons partie de la solution! ».
Respect et stabilité
Pour sa part, la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau, déplore que « mandat après mandat, les services professionnels soient la marge de manœuvre financière en éducation : ils sont touchés par les coupes et par des réinvestissements qui alternent au gré de l’humeur électorale. Les parents réclament à grands cris depuis des années que leurs enfants reçoivent les services auxquels la Loi sur l’instruction publique leur donne droit. Tous les partis devront s’engager, lors de cette campagne, à assurer un financement adéquat et stable des services professionnels en éducation, et, surtout, ces engagements devront être respectés par le nouveau gouvernement ».
En terminant, les porte-parole du réseau scolaire de la CSQ rappellent que, « quel que soit le prochain gouvernement qui sera élu, il devra investir en éducation, mais il devra surtout s’y investir, en respectant le personnel et en allant au-delà des slogans électoraux et des idées reçues. Il faut de réelles consultations et les résultats de celles-ci doivent se répercuter dans les décisions des élus. L’éducation n’est pas une partie de ping-pong, il faut plus de stabilité. L’avenir de nos enfants doit être pris au sérieux! ». 

 


[1] Sondage CROP effectué entre le 13 et le 19 juin 2018 auprès de 1 002 répondantes et répondants à un questionnaire Web.