Syndicalisme

Le personnel professionnel de recherche en pleine négociation

4 juillet 2023

Malgré leur rôle essentiel dans le milieu de la recherche universitaire, les membres du Syndicat des professionnelles et professionnels de recherche de l’Université Laval – unité campus (SPPRUL-CSQ) souhaitent que leur travail soit davantage reconnu.

Les enjeux de négociation 

Le SPPRUL-CSQ compte quelque 650 professionnelles et professionnels de recherche dont le travail est au cœur de la recherche universitaire. Malgré leur rôle essentiel, la reconnaissance de leur expertise et leurs conditions salariales figurent parmi les principaux enjeux de négociation.

Sur le plan salarial, les professionnelles et professionnels de recherche de l’Université Laval gagnent moins que leurs homologues des autres universités québécoises.

À titre d’exemple, après 8 ans d’ancienneté, les professionnelles et professionnels de catégorie 3 qui détiennent un doctorat gagnent 74 261 $, soit de 12 000 $ à 35 000 $ de moins annuellement que leurs collègues des autres universités. À l’Université du Québec à Trois-Rivières, les professionnelles et professionnels de même catégorie et ayant le même nombre d’années d’ancienneté gagnent annuellement 102 530 $. À l’Université de Sherbrooke, leur salaire est de 105 888 $.

Il existe donc un écart de traitement pour des tâches similaires, des responsabilités équivalentes et une scolarité identique.

Sortir de l’ombre

Si le travail des professionnelles et professionnels de recherche passe bien souvent inaperçu, le SPPRUL-CSQ tente de les faire sortir de l’ombre. Le Syndicat travaille depuis longtemps à faire reconnaître leur contribution à la recherche scientifique.

Bien souvent titulaires d’une formation de haut niveau (baccalauréat, maîtrise, doctorat et même postdoctorat), ces personnes peuvent contribuer à l’élaboration de protocoles et à la rédaction de demandes de subvention, gérer des équipements et des infrastructures, participer à l’analyse et à l’interprétation des données ainsi qu’à la formation d’étudiantes et d’étudiants. Elles sont les gardiennes de la rigueur et de la stabilité des résultats en recherche ainsi que les bras droits des chercheuses et chercheurs et des étudiantes et étudiants qui travaillent dans les laboratoires.

« Les étudiants viennent, ils restent quelques années et puis s’en vont. Nous, les professionnels de recherche, on reste là plusieurs années. Quand les étudiants quittent, on est le réceptacle de toute leur expérience qu’on peut ensuite transmettre aux prochains étudiants. À long terme, on est vraiment importants pour le laboratoire », témoigne la professionnelle de recherche Sandra Piquet dans une vidéo préparée par le SPPRUL-CSQ pour faire connaître la profession.

> Regardez la vidéo :

Sans ces travailleuses et travailleurs, « mon laboratoire serait à reconstruire à chaque graduation et à chaque nouveau projet », ajoute, pour sa part, Frédéric Maps, professeur titulaire au Département de biologie et directeur du Centre de recherche Québec-Océan.

Professeur agrégé au Département des sciences des aliments de l’Université Laval et directeur scientifique de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF), Alain Doyen abonde dans le même sens. Il considère que ces professionnelles et professionnels « jouent un rôle central dans la formation des étudiants et le succès de la recherche universitaire, en plus d’être les gardiens de l’expertise et des connaissances des équipes de recherche ».