Montréal, le 3 mai 2018. – « Le gouvernement doit retourner aux commissions scolaires la totalité des centaines de millions de dollars de compressions qu’elles ont subies entre 2010 et 2016, afin que celles-ci puissent rétablir un niveau de services éducatifs de qualité et des ressources suffisantes dans l’ensemble de nos écoles et de nos centres. Ces compressions n’ont pas été annulées et sont donc toujours appliquées sur les allocations de base qui déterminent les services aux élèves. »
Telle est l’une des principales recommandations livrées dans l’avis conjoint de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et de l’Association provinciale des enseignantes et des enseignants du Québec (APEQ) dans le cadre des consultations sur le projet de règles budgétaires 2018-2019 en éducation.
Des services aux élèves qui ne sont pas protégés
La présidente de la CSQ, Louise Chabot, rappelle que les années d’austérité ont affecté directement le financement des ressources humaines et les services aux élèves.
« Ce sont les allocations de base qui ont été coupées massivement et qui donnaient une marge de manœuvre aux commissions scolaires, marge qu’elles n’ont plus maintenant. Si le gouvernement ne corrige pas la situation par l’entremise des nouvelles règles budgétaires, ce qui n’est pas le cas actuellement, les commissions scolaires n’auront d’autres choix que de couper une fois de plus dans ce qui a déjà été coupé, comme les services de soutien à l’apprentissage, ce qui fragilisera encore plus les services aux élèves », dénonce Louise Chabot.
Non à la décentralisation inéquitable
Autre point inquiétant pour la CSQ et ses fédérations : la tendance à décentraliser les enveloppes budgétaires dans les établissements plutôt que de confier les sommes aux commissions scolaires dans un souci de partage équitable des ressources.
« Après avoir appauvri les commissions scolaires, les maigres réinvestissements qui sont effectués vont directement vers les établissements en outrepassant la mission des commissions scolaires. Ce qui ouvre la porte à diverses dérives, notamment un recours abusif à la sous-traitance, dérives que nous craignons et dénonçons depuis des années », explique Louise Chabot.
Autres recommandations à considérer
Elle somme d’ailleurs le ministère à respecter ses lettres d’engagement signées avec la partie syndicale, particulièrement en ce qui concerne les ajouts de ressources. Les enveloppes liées à ces engagements doivent demeurer sous la responsabilité des commissions scolaires et doivent être protégées.
La CSQ et ses fédérations plaident également pour qu’on effectue un suivi serré en ce qui concerne le nouveau mode de financement des élèves handicapés ou en troubles graves de comportement dans le but d’alléger la tâche, déjà trop complexe et trop lourde, du personnel enseignant, de soutien et professionnel.
Une autre demande exprimée vise le financement adéquat de l’enseignement à distance et la reconnaissance de la qualité de ce mode d’enseignement par l’engagement de ressources enseignantes qualifiées et compétentes.
En terminant, la présidente de la CSQ réitère que le gouvernement doit viser un réinvestissement majeur en considérant l’ensemble des compressions budgétaires effectuées et en accordant une véritable priorité à l’éducation.
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