Montréal, le 21 juin 2023. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau des universités, soit la Fédération de la recherche et de l’enseignement universitaire du Québec (FREUQ-CSQ) et la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), ont déposé hier un mémoire étoffé dans le cadre des travaux pour la révision de la Politique québécoise de financement des universités.

La CSQ partage une vision commune avec ses collègues de la Table des partenaires universitaires (TPU) quant à la mission de l’université québécoise. Parmi les valeurs de la CSQ se retrouvent l’égalité et la justice dans l’accès aux études universitaires, la prévisibilité et la sécurité du financement public des universités, ainsi que des offres et perspectives en région et de proximité sur tout le territoire québécois.

La CSQ défend également des fonds de fonctionnement prévisibles et stables pour l’enseignement comme pour la recherche – avec une attention toute particulière pour le personnel de soutien, le personnel professionnel de recherche, le personnel professionnel en formation pratique et le personnel chargé de cours.

Un moteur pour les petites universités et pour les régions

En plus de permettre le développement des créneaux propres aux universités, la formule actuelle de financement comporte un soutien spécifique aux établissements de petite taille, ce que la CSQ aimerait voir maintenu, et même bonifié.

« En plus d’agir comme moteurs d’innovation et de transition juste, les établissements en région ouvrent les portes de l’université à des populations qui n’y auraient autrement pas nécessairement eu accès. Par exemple, l’Université du Québec affirmait récemment que ce sont plus de 52 % des 100 000 étudiantes et étudiants qui fréquentent ses divers établissements qui sont de première génération. L’impact social est important. Il nous apparaît plus que nécessaire d’y assurer des réinvestissements majeurs », a fait savoir Mario Beauchemin, vice-président de la CSQ.

Pour un financement plus stable et plus prévisible

Pour la CSQ, toute révision de la formule de financement devrait prévoir plus de place pour le recrutement de personnel dans le calcul des subventions. Cela permettrait d’éviter les situations où les établissements auraient à réagir promptement à d’éventuelles fluctuations subites et abruptes des effectifs étudiants en équivalent temps plein (EEETP). Actualiser cette unité pour tenir compte de la diversité des profils des étudiantes et étudiants, notamment à temps partiel, et réduire la part du financement qui relève de l’effectif étudiant pour augmenter celle qui relève du personnel assurerait une meilleure stabilité et une meilleure appropriation par les universités de la richesse des compétences développées par leurs équipes.

« Pensons, notamment, aux chargées et chargés de cours qui enseignent la majorité des cours dans plusieurs universités et qui forment la première ligne d’une expérience de formation de qualité. Pour que puisse prendre racine leur expertise, il faut s’assurer qu’elle soit pérenne ainsi que reconnue et valorisée. Il en va de même pour le personnel professionnel de recherche, souvent tributaire des fonds obtenus en subventions de recherche des organismes subventionnaires. Qu’arrive-t-il au terme de la subvention? Son avenir n’est pas toujours assuré, ce qui occasionne du mouvement de personnel et empêche la constitution de réseaux solidement établis, eux-mêmes porteurs d’une grande valeur pour le milieu », a tenu à rappeler M. Vincent Beaucher, président de la FREUQ-CSQ.

Permettre au personnel de soutien de contribuer davantage

La CSQ recommande d’ajouter à la formule de financement un critère important, soit celui de sommes allouées distinctement pour le personnel de soutien de l’enseignement supérieur. Présentement, alors qu’on prévoit une augmentation des effectifs étudiants et de la diversité des profils, le personnel de soutien, lui, est loin de suivre cette même tendance puisqu’il est resté le même, voire a décru. Cette situation doit être renversée rapidement.

« De plus en plus d’étudiantes et étudiants à besoins particuliers ou en situation de handicap s’inscrivent présentement, et continueront à le faire, en très grand nombre dans les universités québécoises. Pour assurer à ces personnes une expérience de formation de qualité et pour que le Québec profite pleinement de leurs talents, il faut absolument prévoir en amont des incitatifs à l’embauche et à la rétention du personnel de soutien », a ajouté Valérie Fontaine, présidente de la FPSES-CSQ.

On peut consulter le mémoire et l’ensemble des recommandations de la CSQ ici.