« L’abandon par le gouvernement et son ministre de l’Éducation, François Blais, de la lutte contre le décrochage scolaire est du jamais vu et est totalement irresponsable. »

Montréal, le 22 septembre 2015. – « L’abandon par le gouvernement et son ministre de l’Éducation, François Blais, de la lutte contre le décrochage scolaire est du jamais vu et est totalement irresponsable. Face au choix improbable entre l’atteinte du déficit zéro et le soutien à des milliers de jeunes, ce gouvernement s’est accroché à son idéologie, sans égard aux conséquences. C’est extrêmement inquiétant, ce qui se passe au Québec ces jours-ci. »
La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, ne comprend absolument pas où le ministre François Blais et son gouvernement veulent conduire le Québec pour ce qui est de l’éducation, alors qu’aucune raison, budgétaire ou autre, ne peut justifier qu’on laisse tomber des milliers de jeunes ayant des difficultés scolaires.
« Aucun gouvernement, tous partis politiques confondus, n’était jamais allé aussi loin dans son aveuglement idéologique. Au contraire, depuis plus de 25 ans, tous les gouvernements qui se sont succédés à Québec ont assumé leur responsabilité sociale de diminuer le décrochage scolaire. Un gouvernement qui décide délibérément d’hypothéquer l’avenir de milliers de jeunes est immoral et indigne de la population qu’il prétend représenter », dénonce la présidente de la CSQ.
Des efforts précieux anéantis
Louise Chabot rappelle que depuis une dizaine d’années, le Québec a fait des gains significatifs en matière de décrochage scolaire, notamment chez les garçons.
« Le Québec avait réussi à mobiliser l’ensemble de la société et ses acteurs pour mener cette lutte commune contre le décrochage scolaire. On a réussi à bâtir le réseau sur la persévérance scolaire dans toutes les régions grâce au soutien d’organismes dévoués. Au moment même où nous commençons à obtenir des résultats encourageants, le gouvernement Couillard et François Blais viennent tout démolir sans même avancer l’ombre d’une explication qui tient la route », blâme la leader syndicale.
Une véritable politique intégrée nécessaire
Elle renchérit que cet abandon de la lutte au décrochage scolaire s’ajoute à d’autres abandons aussi honteux affectant notamment les plus démunis, soit l’aide aux devoirs et l’aide alimentaire. « Le gouvernement est en train d’étouffer toute initiative qui visait la persévérance scolaire. La CSQ réclame depuis longtemps la mise en place d’une réelle politique intégrée visant à soutenir la réussite et la persévérance des jeunes. Cette politique doit être accompagnée d’un plan d’action avec des solutions universelles et les ressources nécessaires pour son application. », réclame Louise Chabot.
Un gouvernement qui largue la population
Cette dernière va jusqu’à dire que depuis son élection, le gouvernement Couillard est en train de réaliser ce que nous n’aurions jamais cru possible : un gouvernement qui largue sa propre population.
« Les décisions qui sont prises en ce moment sont beaucoup trop graves pour n’être que le fruit de l’incompétence. Quand on se trompe par incompétence, on corrige le tir. Là, c’est d’autre chose qu’il s’agit. Nous faisons face à un gouvernement dont les membres semblent s’être donné comme mission de déstructurer l’État, de le réduire le plus possible, et qui s’efforcent d’y arriver à coup d’abolitions de services, de programmes et de coupes budgétaires. Ce gouvernement a de quoi faire peur parce que lorsqu’on regarde les orientations qu’il prend et son entêtement à les suivre malgré les voix contraires qui s’élèvent de partout, on constate que ce n’est pas un gouvernement qui improvise. C’est un gouvernement qui sait très bien où il va et il est déterminé à nous y mener sans nous dire la destination », analyse la présidente de la CSQ.
Une détermination renforcée
Louise Chabot conclut en précisant que ces derniers gestes du gouvernement Couillard viennent renforcer la détermination des 200 000 membres de la CSQ et de tous celles et ceux, dont de nombreux parents, qui luttent actuellement pour défendre l’école publique au Québec.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.