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Éducation : la CSQ et la FSE-CSQ participent au SIPE à Washington

26 avril 2023

Élever et améliorer la profession enseignante, éduquer pour la compétence culturelle mondiale et l’engagement civique et tirer parti des technologies numériques pour assurer un accès équitable et un apprentissage amélioré sont les trois thèmes abordés lors du 13e Sommet international sur la profession enseignante (SIPE)1 auquel participent la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), du 25 au 27 avril 2023, à Washington.

En préparation de ce sommet, organisé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Internationale de l’Éducation (IE) et auquel participent également de nombreuses organisations de différents pays, la CSQ et la FSE-CSQ ont travaillé de concert avec la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) et le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada (CMEC) dans le but de dégager différentes positions et de faire avancer les discussions.

Une profession à mieux valoriser

Alors que de nombreux pays sont confrontés à une pénurie d’enseignants en raison de divers facteurs, le premier thème du Sommet propose une réflexion pour élever et renforcer la profession enseignante afin d’attirer, de développer et de retenir des enseignantes et enseignants hautement qualifiés tout en repensant la profession.

« Il est essentiel d’améliorer significativement les conditions de travail des enseignants, par exemple en dégageant leur tâche pour leur permettre d’enseigner, en évitant de créer des groupes à défis particuliers et en offrant davantage de services en soutien aux élèves en difficulté, affirme la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini. Une autre manière de valoriser la profession enseignante serait que les gouvernements, les syndicats enseignants, les écoles et les communautés développent un discours commun sur le rôle fondamental des enseignants. Ce respect pour l’expertise et l’autonomie des enseignants est à la base d’un nécessaire changement de perception envers la profession. »

Une école pour tous, ouverte sur le monde

Le deuxième thème soulève la nécessité de reconstruire l’éducation pour former, notamment, des élèves globalement et culturellement compétents, dotés d’une pensée critique et ayant la volonté et la capacité de s’engager avec diverses cultures et de différentes manières.

Pour Line Camerlain, vice-présidente de la CSQ, « la solution commence par construire une école commune où tous les élèves peuvent se retrouver. On observe dans de nombreux systèmes éducatifs une fragmentation de plus en plus accentuée, des parcours scolaires basés sur la performance scolaire et la capacité de payer des parents. Cette dynamique défavorable aux élèves qui ont moins de ressources plombe le concept d’éducation comme bien commun. Il devient impératif de prendre un pas de recul pour permettre une réflexion, basée sur le dialogue social, pour repenser ensemble nos systèmes d’éducation afin de favoriser le vivre-ensemble ».

La CSQ souligne également l’importance de mettre de l’avant des projets à portée écologique, pacifiste, solidaire ou démocratique. Elle donne comme exemple le Mouvement ACTES, développé par la Centrale, qui a pour but de soutenir le personnel et les élèves afin qu’ils posent des gestes concrets au quotidien dans les écoles et les centres, contribuant ainsi à la construction d’un monde plus ouvert et plus vert, plus responsable et respectueux de tous ceux qui en font partie.

Un accès plus équitable – et plus critique – face au numérique

 La réflexion autour du troisième thème porte sur l’accès équitable au numérique et met de l’avant ses bénéfices potentiels sur le développement des compétences. Toutefois, on rappelle que les outils numériques peuvent exacerber les inégalités existantes et introduire des défis éthiques. Comment réduire cette fracture du numérique et soutenir les enseignants à façonner de nouvelles approches pédagogiques?

« La pandémie a démontré hors de tout doute l’importance de l’enseignement en présentiel, puisque la relation élève-enseignant est une composante essentielle pour aider les élèves à apprendre, en plus d’être une source de valorisation pour le personnel enseignant. Pour favoriser une utilisation des plus efficaces des nouvelles technologies dans les activités d’apprentissage, il faut s’assurer que les choix et l’utilisation des outils numériques répondent à l’intention pédagogique de l’enseignant et que la formation qui est offerte aux élèves corresponde à leurs besoins réels », a tenu à rappeler Josée Scalabrini.

Si les conditions socioéconomiques des élèves créent un clivage en matière d’accès aux outils numériques, l’école doit pouvoir jouer son rôle. « Pour réduire la fracture numérique, il faut s’assurer que tous les élèves aient accès à du matériel informatique fonctionnel. Il convient aussi d’améliorer le filet de sécurité sociale et économique des personnes et des familles dont la situation est précaire, car la fracture numérique est le reflet d’une fracture sociale », a conclu Line Camerlain.

 

1      Le SIPE rassemble des ministres de l’Éducation et des leaders de syndicats enseignants de plusieurs pays afin de discuter de questions actuelles en matière de politiques relatives à la profession enseignante. Il vise à mettre en commun les meilleures pratiques et à convenir des priorités pour améliorer l’éducation. Le Québec y a une voix importante avec la participation répétée de la CSQ et de la FSE-CSQ.