Montréal, le 26 février 2018. – « Le gouvernement ne peut plus faire la sourde oreille, ni parler des deux côtés de la bouche : il doit redonner au système les moyens financiers et humains, et la latitude organisationnelle pour mettre en œuvre les solutions que nous proposons depuis de nombreuses années, notamment la stabilité des équipes. »
Telle est la réaction de la présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), Claire Montour, aux inquiétudes exprimées ce matin par la présidente de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), Lucie Tremblay, face à l’épuisement des infirmières et infirmiers et ses effets sur la qualité des soins et services.
« Quand une organisation plutôt prudente comme l’OIIQ est rendue à sonner l’alarme publiquement sur un sujet aussi délicat, ça donne une indication claire de la gravité de la situation. Notre réseau public de santé et de services sociaux traverse une crise sans précédent et c’est clair que le ministre Gaétan Barrette et son gouvernement sont dépassés par les événements qu’ils ont eux-mêmes créés par leurs décisions politiques », dénonce Claire Montour.
Des mesures urgentes à prendre
La présidente de la FSQ-CSQ croit que des mesures urgentes doivent être prises pour obtenir sans tarder des ratios professionnelles/patients sécuritaires et une réduction significative du temps supplémentaire.
« La FSQ-CSQ et ses syndicats sont actuellement présents aux tables de négociation nationales et locales. J’invite le gouvernement à démontrer qu’il prend la situation avec tout le sérieux qu’elle mérite et qu’il dépose les propositions nécessaires pour stabiliser les postes et les équipes de travail. Le gouvernement a beaucoup à faire pour rétablir la confiance du personnel », revendique Claire Montour.
Une vision étroite et affairiste à rejeter
Cette dernière prévient Gaétan Barrette et Philippe Couillard qu’ils doivent renoncer une fois pour toutes à essayer d’imposer au personnel de la santé plus de flexibilité et de mobilité.
« Leur vision étroite et affairiste de notre système public de santé nous a conduits sur le bord du précipice. Ils doivent le reconnaître et agir comme un gouvernement responsable en changeant d’attitude envers ses employés, et en lançant ce message clair aux directions des établissements : les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes ont le cœur brisé. Donnons-leur des conditions de travail stables », conclut la présidente de la FSQ-CSQ.
Campagne du cœur brisé
Rappelons que la FSQ-CSQ a lancé une campagne d’appui au personnel de la santé en invitant les gens à porter le cœur brisé. À ce jour, près de 25 000 personnes ont répondu à l’appel de solidarité et les appuis ne cessent de se manifester.