Alors que l’indignation de la population envers les paradis fiscaux ne fait plus de doute1, son sentiment d’impuissance demeure bien réel. Pourtant, des avancées concrètes sont envisageables dans un avenir pas si lointain…
Une fin nécessaire et inévitable
Les paradis fiscaux alimentent la croissance des inégalités économiques. L’an dernier, 82 % des richesses créées dans le monde ont bénéficié au 1 % le plus riche, tandis que la moitié la plus pauvre de l’humanité n’a pas vu, elle, sa situation s’améliorer.
Les paradis fiscaux n’ont donc pas seulement un effet négatif sur le bien-être des gens. Ils entravent aussi l’égalité des chances, alimentent les tensions sociales et freinent la croissance économique2.
Cette situation est intenable. Les gouvernements n’auront pas d’autres choix que d’agir afin d’assurer une meilleure redistribution des richesses et un meilleur investissement dans les services essentiels comme la santé et l’éducation.
Des solutions existent
Les paradis fiscaux ne sont pas une fatalité. Ils sont le résultat de choix politiques et économiques qui ont été faits par des individus. Ce sont nos gouvernements et nos décideurs qui ont rendu légal le recours aux paradis fiscaux.
Nous pouvons faire des choix différents. Le Canada pourrait, par exemple, revoir les conventions fiscales signées avec des paradis fiscaux notoires pour s’assurer que les entreprises, tout comme les individus, paient leur juste part d’impôt.
Nous pouvons faire comme l’Australie et le Royaume-Uni et imposer une Google tax afin que les multinationales paient leur juste part d’impôt dans les territoires où elles exercent leurs activités économiques réelles. De vraies solutions existent.
La volonté populaire s’affirme
Il est loin le temps où les personnes qui parlaient des paradis fiscaux étaient vues comme des hurluberlus. Les paradis fiscaux font aujourd’hui partie intégrante du débat public, et il n’est plus possible d’en faire fi. Les scandales médiatiques se succèdent, et les politiques gouvernementales concernant la justice fiscale sont sous haute surveillance.
Les paradis fiscaux sont devenus un enjeu de société prioritaire, et des acteurs issus de tous les secteurs de la société se mobilisent : les médias, les politiciens, les syndicats, les artistes, les organisations communautaires, les jeunes, les femmes et même le secteur privé! Quand les préoccupations de Peter Simons, Joseph Stiglitz et Vincent Graton convergent, c’est signe que l’idée de la justice fiscale est omniprésente et ne pourra plus être ignorée bien longtemps par les décideurs.
Le momentum que nous vivons est unique, et nous avons une occasion bien réelle de faire avancer les choses. Pourquoi ne pas y croire? Pensons au droit de vote des femmes, à la fin de l’apartheid ou à l’accès universel à l’éducation. Ce sont des individus comme vous et moi qui ont porté ces luttes et marqué l’histoire.
Pourquoi ne pas s’offrir une nouvelle victoire? Allons-y, tentons le coup. Croyons-y pour un instant et donnons cet élan de plus qui aura peut-être un effet décisif.
Ça commence ici : vraiessolutions.com.
1 Environ 80 % de la population trouve le recours aux paradis fiscaux inacceptable et souhaite que nos gouvernements agissent avec plus de vigueur pour y mettre un terme. Sondage mené par la firme SOM au mois d’octobre 2017 : vraiessolutions.com/paradis-fiscaux/.
2 OXFAM INTERNATIONAL (2014). À égalité! Il est temps de mettre fin aux inégalités extrêmes, Résumé, [En ligne], p. 8. [oxfam.qc.ca/wp-content/uploads/2014/12/a_egalite_resume.pdf].