International

Solidarités internationales : inspirer par l’action

4 avril 2024

« Il ne faut pas baisser les bras; même si c’est difficile, même devant les défaites. Chaque bataille compte, et la prochaine pourrait être une victoire! » – Éric Gingras, devant le Congrès de l’UNSA Éducation, à Nantes, la semaine dernière.

Par Maude Messier, conseillère CSQ

Les affiliations et les relations internationales entre organisations syndicales, à quoi ça sert au juste? Les liens internationaux permettent de comparer les politiques gouvernementales et les différentes stratégies syndicales. S’il y a bien un élément qui ressort clairement de ces échanges, c’est que partout, ailleurs comme ici, les services publics sont les premiers à être coupés et privatisés en période de tumultes économiques, budgétaires et politiques.

Dans une autre perspective, les négociations du secteur public et le mouvement de solidarité sociale envers les travailleuses et les travailleurs de nos réseaux au cours des derniers mois ont capté l’attention de nos collègues à l’étranger. L’appui de la population quant aux revendications de même qu’à la solidarité et à la mobilisation des membres a fait écho dans plusieurs pays. Et la semaine dernière, il en a été largement question lors de deux évènements tenus en France et auxquels participait la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), soit le Congrès du SNES-FSU, à La Rochelle, et le Congrès de l’UNSA Éducation, à Nantes. Deux organisations qui représentent principalement du personnel de l’éducation et avec lesquelles la Centrale entretient des liens historiques.

« L’objectif de ces représentations à l’étranger, c’est d’abord et avant tout d’écouter ce qui se vit ailleurs, et aussi de partager les différentes expériences et les contextes, qui, bien souvent, se ressemblent. Mais dans certains cas, les différences nous font prendre conscience aussi de nos particularités », fait valoir le président de la CSQ, Éric Gingras.

« J’ai notamment été frappé par la place qu’occupent les conflits armés dans leurs réalités, un élément qui ne nous affecte pas directement de la même façon, comme l’Ukraine, par exemple, dans ce cas-ci. Les conséquences sur les politiques gouvernementales et sur les budgets des gouvernements sont très concrètes pour eux. Ça ouvre les yeux sur une réalité bien différente, disons. »

Ce qui est frappant, également, c’est la montée de l’extrême droite en France, qui pousse le gouvernement actuel à poursuivre des politiques visant à détruire le service public d’éducation.

Retour sur le contexte québécois : la CSQ a été invitée à échanger avec les congressistes lors de ces deux évènements. À La Rochelle, le conseiller aux relations internationales de la CSQ a pris la parole pour placer le contexte et les enjeux spécifiques de la dernière négociation du secteur public et du Front commun. La lutte menée par les membres a soulevé les passions dans la salle et a été chaudement ovationnée.

À Nantes, le président a aussi participé à un panel de discussion et pris part à différents échanges. « Nous avons évidemment parlé de la dernière négociation et de ses implications, pour les membres d’abord et avant tout, pour nos réseaux publics, pour notre organisation et pour le mouvement syndical aussi. Parce qu’il a aussi été question de ce qu’on fait hors négo, comme la Semaine et le Camp de la relève, les solidarités entre les différentes catégories d’emplois, la cohésion au sein de notre organisation, et entre les différentes organisations aussi, ponctuellement, et le fait qu’on travaille, oui, à l’amélioration des conditions de travail, mais aussi des services publics, plus largement.

Mais j’insiste aussi sur un élément important : nous avons beaucoup discuté du fait qu’au Québec, on négocie. Ce qui, malgré tout ce qu’on peut penser, n’est pas dans les us et coutumes en France. Notre façon de faire les choses syndicalement, le cadre législatif aussi de même que les différentes pratiques intriguent et suscitent de nombreuses questions et réactions. Chaque fois que j’échange avec des collègues de l’étranger, c’est le cas. Et avec l’automne dernier, ils ont pu voir de quel bois on se chauffe, en fait! Comment on construit un rapport de force et comment on s’adapte à la conjoncture aussi. Bref, je trouve important de dire que la CSQ est aussi une inspiration pour d’autres! »